Pourquoi je préfère m'informer par internet ? Il y a encore des gens qui se posent cette question ?!
D'une part, l'information est sélectionnable. Je peux lire ou visionner/écouter ce que je veux parmi une large sélection et je peux arrêter ma lecture ou mon écoute quand je veux. Cela n'est pas le cas des journaux télévisés (ex. : ce soir ils parlent tous presque exclusivement de la libération des deux journalistes de France 3, même la chaîne d'information en continue BFM TV), des journaux papiers (seules les informations pré-sélectionnées sont traitées et publiées, nous y reviendrons) ou bien encore des journaux radiophoniques qui présentent les même faiblesses que les journaux télévisés.
D'autre part, l'information est fiable, voir même parfois plus fiable que celle présentée dans les journaux et notamment les journaux télévisés. Quand je vois le reportage bidonné récemment diffusé par TF1, quand je vois le même TF1 qui me diffuse des images de l'Assemblée Nationale qui ne correspondent pas à la réalité durant les débats sur la loi dite HADOPI, je rigole quand on me parle de fiabilité des journaux télévisés. Les journaux des chaînes publiques et d'information en continue ne sont pas en reste. Combien ont diffusées la fausse image du cadavre de Ben Laden ?! Quant aux rumeurs, elles circulent elles aussi dans la presse traditionnelle : citons à titre d'exemple RTL et les hypothétiques fuites des sujets des épreuves de physique et d'anglais du Bac S et d'histoire-géographie du Bac ES ...
De plus, l'information est plus fraîche sur internet. Ce constat est surtout valable pour les journaux papiers et dans une certaine mesure, pour les journaux télévisés classiques. Les chaînes d'information en continue et les informations radiophoniques sont celles qui concurrencent le mieux internet sur ce critère.
Enfin, l'information n'est pas sélectionnée sur internet et elle y est diversifiée. On peut ainsi y entendre parler des problèmes en Syrie bien plus souvent que dans la presse traditionnelle. Adieu donc la censure ! Adieu donc les priorités dans le choix des sujets traités qui sont parfois douteuses (ex. : quand je vois le Soir 3 faire des morts à la montagne leur priorité éditoriale, je rigole) ! Adieu donc les problèmes d'objectivité (cas TF1/débats HADOPI déjà évoqué) ! Adieu donc la propagande (cas des vaccins contre la grippe H1N1 ou de l'annonce selon laquelle 13 milliards du grand emprunt seront financés par les intérêts que les banques auraient versés pour l'argent prêté par l'État pour absorber la crise) ! D'autres voix peuvent se faire entendre (je pense notamment à Médiapart). Les informations ne sont pas oubliées au bout de quelques semaines alors que les problèmes sur place sont encore présents et d'actualité (je pense à la Libye ou aux fuites au Bac en écrivant ceci mais cela reste valable pour tous les sujets). Des informations ne sont pas passées sous silence. Bref, l'information n'est pas sélectionnée.
Et quand la presse traditionnelle retiens les informations, internet permet de les libérer. Je pense bien évidement aux révolutions dans les pays arabes dans lequel seul internet a permit de faire fuiter des informations (à l'exception de la téléphonie bien sûr mais je parle ici des médiums de masse). Je pense aussi aux journalistes de la rédaction de France 3 qui ont retenus l'information selon laquelle les accompagnateurs des journalistes sont libres depuis plusieurs mois. Tout ça pour des prétextes bidons : je pense en effet que les familles des deux journalistes auraient préféré être informées de la libération des accompagnateurs car cela démontre que la libération des journalistes était en bonne voie sans pour autant être acquise. De plus, ils n'ont pas pensé au reste de la population qui aurait pu être intéressé. La libération des deux journalistes n'aurait pas été remise en cause par la diffusion de cette information. Cela prouve à quel point on ne peut pas avoir confiance en eux car ils sont capables de nous dire « nous pensons à eux ainsi qu'à leurs trois accompagnateurs » des jours durant alors pourquoi ne pas nous mentir sur des faits encore plus importants ? Bref, passons. Je pense aussi, bien évidemment, à Wikileaks. Même si l'on peut discuter de leurs motivations, de leur principes éthiques, de l'apport de certaines des informations diffusées, les apports globaux de leur action sont indéniables.
ÉDIT du 21/02/2013 à 23h55 : J'avais volontairement zappé un aspect fondamental d'internet lors de la rédaction de ce billet car je voulais surtout me focaliser sur l'aspect qualité car j'étais énervé envers un certains nombres de choix éditoriaux (sujets sans importance étalés en long en large et en travers) et envers le ballet médiatique permanent (on traite un sujet pendant quelques heures/jours et on oublie, on n'effectue pas de suivi) mais vu que ce billet est largement consulté, je me sens "obligé" de le compléter. Cet aspect fondamental d'internet que j'ai zappé c'est que chaque personne ayant accès à internet peut mettre à disposition des contenus à une masse phénoménale de personnes c'est-à-dire, en d'autres termes, avoir accès à la parole publique (ce qui était reversé à une élite jusqu'à il y a encore peu de temps), exercer sa liberté d'expression (article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, un texte sans importance quoi) et donner son avis. Ce mécanisme permet d'obtenir des avis pertinents et pointus loin des "experts" vendus par les médias traditionnels. Cela peut faire peur et d'ailleurs cela fait peur à la presse. Enfin, à la presse, c'est un bien grand mot : cela fait surtout peur aux éditorialistes qui ont bien compris que leur métier n'a plus de sens. Le journaliste qui mène une enquête de terrain et creuse ses sujets a (et aura) toujours une légitimité : aller chercher l'info, la vérifier, la présenter, comprendre le pourquoi du comment, ... Un éditorialiste ne fait que donner son avis sur les sujets du jour. Pas de chance, internet permet à chacun de diffuser son avis à qui en veut. Et l'avis de monsieur ToutLeMonde est tout aussi intéressant que celui d'un éditorialiste. Pour peu que le monsieur ToutLeMonde en question soit un spécialiste du domaine et ça donne un résultat bien meilleur que celui que pourrait produire n'importe quel éditorialiste qui est un généraliste. Je veux dire, vous avez sans doute entendu des éditorialistes venir donner leur avis concernant internet sans la moindre connaissance de son fonctionnement et de ses implications, ne venez pas me dire que leurs avis étaient pertinents et représentatif ... Fin de l'édit
Évidement, internet n'est pas la panacée : il reste un médium et son contenu est donc soumis à la volonté humaine. Comme d'habitude les règles de prudence doivent s'appliquer : création d'une liste de sites d'information de confiance, croisement des informations, se questionner sur les motivations du journaliste et/ou du groupe éditorial, etc.. Mais là encore internet permet de vérifier beaucoup plus facilement les informations que les médias traditionnels par le fait qu'il s'agit d'un média bidirectionnel.
Je passe les journaux télévisés au vitriol depuis le début de cet article mais je pense pourtant qu'ils ont leur rôle à jouer. Ils apportent un minimum d'informations à ceux qui ne peuvent pas avoir accès à internet (pour des raisons financières, techniques, ou de handicap) ou qui ne peuvent/veulent pas s'informer de manière active et volontaire (par manque de temps ou de motivation). Pour les autres, ils peuvent constituer, tout comme le reste de la presse traditionnelle, un point d'entrée pour des recherches complémentaires ou des croisement d'information afin d'en vérifier la validité.
En bref, internet est un nouveau moyen de créer et diffuser l'information, tout simplement. Et c'est bien ce qui emmerde les censeurs, les bien-pensants et compagnie. Et c'est ça qu'est bon !