Table des matières
J'ai également décidé de partager avec vous mes avis sur les films et les émissions de TV que j'ai regardé ou revisionné récemment.
Salt (25/08/2010)
Bon divertissement qui nous montre, par la même occasion, que le conditionnement mental a ses limites. Après il faut aussi être honnête et dire que les scènes d'action ne renouvellent pas le genre mais restent impressionnantes tout de même.
Seven (31/01/1996)
Film un peu en retrait par rapport à Fight Club. Néanmoins Fincher nous délivre encore une critique des individus et de la société sans pour autant pouvoir affirmer qu'un homme est exempt de péchés (John est lui même un pécheur). Des questions sur le véritable sens de la vie sont encore posées et laissées en suspens ... mais qui en voudra à Fincher pour ça ? Le public a l'habitude. Seven reste toujours un film à voir, même 15 ans après.
Balavoine évidement (17/06/2011)
Une émission-hommage dans la veine de "Gainsbourg : 20 ans déjà" (diffusée le 19/02/2011) : des chanteurs plus ou moins âgés viennent reprendre des tubes de l'artiste disparu. Dans les deux cas, ce fut clairement un massacre. Je passe sur les adaptations (après tout une œuvre peut être retravaillée et diffusée, c'est le principe même du monde du Libre auquel j'adhère) mais pas sur les personnalités qui ont saboté les chansons de ces deux grands artistes français avec leurs voix inadaptées. Il n'y a pas une once d'effort ... On a l'impression que les artistes viennent pour faire leur promo plus que pour rendre hommage. On pourra me rétorquer que si on veut écouter du Balavoine ou du Gainsbourg, on prend son fichier vorbis, son petit CD (ou son petit vinyle (soyons old-school)) et on l'écoute, on n'écoute pas des reprises. Je suis entièrement d'accord. Néanmoins, je pense qu'il vaut mieux se retenir de rendre hommage à quelqu'un si c'est pour le faire de travers avec la plus mauvaise volonté du monde. Après, si l'on souhaite faire connaître un artiste disparu à la jeunesse, il vaut mieux diffuser un documentaire parce que les chanteurs présents dans ces émissions ne donnent pas envie d'écouter les œuvres de l'artiste disparu. Je passe également sur les pseudos moments historiques insérés de ça et là, et charcutés au point de ne plus reconnaitre le message initial que l'artiste souhaitait faire passer à la base. Je pense notamment au "j'emmerde les anciens combattants" de Balavoine auquel les extraits charcutés font perdre la vraie signification de ce cri de colère : il emmerdait les gens qui souhaitaient à la jeunesse une bonne guerre afin que celle-ci apprenne à vivre, pas les résistants. Présenter cela comme un cri sous le coup de l'émotion (vis-à-vis de son frère) n'est certainement pas rendre hommage à Balavoine et c'est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle. Cela confirme encore plus l'idée que l'information se trouve seulement sur internet. En effet, dans le cas présent, c'est seulement sur ce médium que l'on trouvera l'extrait vidéo d'époque en intégralité qui permettra à chacun de se faire sa propre opinion.
Hors série - mauvaises ondes (18/05/2011)
Un reportage réalisé par Sophie Le Gall, une journaliste aujourd'hui reconnue (pour son reportage sur la pureté de l'eau du robinet en 2010) qui nous explique ce que tout le monde sait déjà : les ondes électromagnétiques présentent un danger pour la santé à partir d'une certaine dose. Rien de surprenant : tout est nocif à partir d'une certaine dose. Le lobbying des opérateurs auprès des gouvernements depuis plus de 15 ans n'est pas non plus une découverte. Bref, une piqure de rappel qui ne changera strictement rien : tout comme les majors du disque, les opérateurs de téléphonie mobile sont trop puissants pour qu'on puisse leur imposer quoi que ce soit. Concernant la réalisation du documentaire en lui même, rien à redire : plusieurs chercheurs, une association, la ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement ainsi que les opérateurs ont été interrogés : le reportage semble donc honnête et donne l’occasion à chaque partie de s'exprimer.
Envoyé spécial - nouveaux escrocs du téléphone et de l'internet (26/05/2011)
Si j'apprécie certains reportages de cette émission, je dois avouer que cette fois-ci, ce ne sera pas le cas. En effet, le reportage a été conçu afin de faire peur. Il est en accord avec les tentatives de diabolisation du médium qu'est internet par les politiques français ces dernières années. C'est bien dommage. Les premières victimes présentées semblent suspectes ... Se faire détourner sa ligne de téléphone mobile à cause de l'envoi d'un SMS "STOP", cela paraît bizarre. Soit il a envoyé lui-même les messages vers les services surtaxés et prétend aujourd'hui ne pas les avoir envoyés pour faire bonne figure devant sa femme et passer à la TV par la même occasion, soit il a accepté le téléchargement d'un virus compatible avec son mobile. Bref passons. On nous parle ensuite de la plate-forme 33700 et des opérateurs qui coupent les lignes dans le cas où le service pratiqué sur la ligne n'est pas le même que celui déclaré dans le contrat. On oublie de dire que l'opérateur se rémunère aussi de l'arnaque puise la ligne surtaxée lui rapporte également de l'argent. Capital avait pris le temps d'expliquer cela dans leur reportage du 29 novembre 2009. Passons. On nous parle ensuite de phishing sans pour autant nous présenter les quelques méthodes de base qui permettent de s'en prémunir (contrôle de l'adresse de l’expéditeur, la langue du message, les fautes de langue, ne pas rêver d'argent facile, ...). Passons. Je reconnais quand même que ce reportage a été plus loin que nombre d'autres puisqu'il nous dit que des escrocs peuvent très bien monter des sites de phishing en utilisant le protocole HTTPS et qui sont donc assimilés à des sites sécurisés par l'internaute moyen. Dès lors, pourquoi ne pas avoir expliqué aux téléspectateurs les règles de base afin d'éviter de se faire piéger (on ne clique pas sur un lien dans un mail, on va sur le site soi-même, on vérifie les certificats, ...). Qu'on ne me prétexte pas un manque de temps : le directeur de la veille chez Lexsi aurait mis 30 secondes pour expliquer cela de manière pédagogique. Passons. Je passe aussi sur l'erreur de retranscription où https est écrit "HTPPS" dans les sous-titres.
Thèma - Les nouveaux maîtres du monde (07/06/2011)
Un reportage de plus sur les hackers. Why not. En revanche, le reportage sur les opportunités d'une cyberguerre est intéressant puisqu'il est le premier du genre que je vois à la télévision française. Je n'ai presque rien à reprocher aux deux reportages : ils sont pédagogiques (essayez d'expliquer Stuxnet sans tomber dans des simplifications grossières et vous comprendrez), rétablissent les vérités (que seraient internet, les ordinateurs, la haute technologie entière sans les hackers ?) et font intervenir des personnalités de tous bords (Langlois, Manach, Zimmermann, ...). Je n'ai qu'un seul regret : le reportage sur les hackers continue de propager des certains faits anciens voir des stéréotypes. Heureusement, il n'y en a pas beaucoup. Le seul que je me remémore est "les hackers ont un goût immodéré pour le secret". Or les hackers ont un goût immodéré pour le partage de l'information. Évidemment, cette volonté doit être mise en balance avec les législations (le full-disclosure est interdit en France par exemple) et l'éthique que chacun se fixe. Prenons ceci à titre d'exemple : Pirates en culotte courte chez Sebsauvage.
En revanche, le débat suivant les deux reportages m'a déçu. Dès le début de celui-ci, le présentateur s'efforce de remettre en place les inepties que l'on entend souvent ("il y a aussi les gens comme vous qui nous protégez contre les méfaits du hacking"). On mélange ici hacking et piratage alors que les reportages diffusés juste avant ont fait la part des choses.
Quand on en arrive à se demander pourquoi les Anonymous traitent de la même manière les dictatures et les régimes dits démocratiques, on ferait mieux de se poser la question de savoir si les démocraties sont toujours aussi démocratiques qu'elles le prétendent et s’il n'est pas temps d'agir.
Quand on en arrive à dire qu'il est néfaste de tout s'autoriser au non du principe "il est interdit d'interdire" (slogan de Jean Yanne pour 68 d'ailleurs, comme quoi les temps ne changent pas), il vaut peut-être mieux se demander, comme José Bové l'avait fait sur le plateau de Complément d'enquête, le 10 mars 2011, à propos des Anonymous d'ailleurs, si la "violence" ne peut pas être utile quand il s'agit de la dernière solution de "dialogue" qu'on a à notre disposition.
Quand on me sort que la presse est objective, j'ai juste envie de rire. Je ne nourrirais même pas ce troll.
Quand le chercheur en sécurité me parle des organismes et des commissions parlementaires chargés de contrôler, j'ai encore une fois envie de rire.
Quand le chercheur en sécurité me parle de supprimer le paiement par carte bancaire sur internet au profit du virement bancaire je peux l'approuver mais j’émets quand même le bémol suivant : en éduquant les gens aux bons usages, on réduit quand même fortement les risques. De plus, le paiement par carte bancaire sur internet n'est pas 20 fois plus risqué que le paiement par carte "dans le monde réel" (même si je n'aime pas cette expression car internet c'est une partie du monde réel). À titre d'exemple, je citerai les distributeurs piégés ou la faille dans le système des cartes à puces découverte à la fin des années 90. Tout cela constitue un risque dont on ne parle jamais. On parle uniquement du méchant internet. Néanmoins, j'avoue que la sécurité totale n'existe pas et que le bon usage d'internet par les consommateurs ne suffit pas à garantir la sécurité des coordonnées bancaires. Il faut que celles-ci soient stockées de manière sécurisée, voir pas stockées du tout, par les sites marchands et on a vu récemment, avec l'attaque contre Sony et celles perpétrées par le groupe LulzSec, que des sites importants sont encore très mal protégés, même contre des attaques basiques (SQL injection en l’occurrence).
Je trouve également décevant de passer du hacking au téléchargement des œuvres protégées par le droit d'auteur. Il s'agit quand même de sujets bien différents. Je reste aussi choqué qu'un expert me dise que les hackers appellent au téléchargement illégal ... Et on arrive à l’amalgame final : les hackers ne veulent pas qu'on stoppe les sites pédopornographiques ... Là encore, je ne nourrirai pas le troll. Heureusement que l'expert en appel à la liberté et à la présomption d'innocence contre les systèmes de surveillance du réseau.
Les derniers mots de l'expert résument bien le problème : on a voulu tout connecter, même les systèmes cruciaux, au nom de la simplicité et du côté pratique que cela représente, sans même penser à la sécurité. On paye aujourd'hui ces choix. En guise de conclusion, le présentateur nous sort une dernière boulette : dire qu'à l'eG8 de Deauville on a eu les représentants du net est une calomnie : on a eu les représentants des multinationales qui font leur beurre grâce à internet. On n'a pas eu les autres acteurs du net ou alors leur temps de parole a été réduit à peau de chagrin et leur discours a vite été relativisé par cette mafia qui avait décidé bien avant même la rencontre de ce qu'ils voulaient entendre ou pas.