Table des matières
- Table des matières
- Pourquoi vouloir un résolveur DNS à la maison ?
- Avec quel logiciel ?
- Avant l'installation
- Installation de dnscache
- Configuration de dnscache
- Test de la configuration
- Mettre en place durablement notre résolveur
- Si dnscache plante lorsqu'une déconnexion survient sur l'interface WAN (ÉDIT du 08/08/2011 à 14h00 )
Pour suivre cet article, je vous conseille de connaitre les bases de l'administration sous OpenWRT (GNU/Linux quoi) et les bases du DNS. Pour le Domain Name System, je vous recommande Wikipédia et un cours vidéo sur lalitte.com.
Pourquoi vouloir un résolveur DNS à la maison ?
Il y a plusieurs raisons qui peuvent amener à mettre en place un résolveur DNS at home. Je vais vous donner les miennes :
- le "défi" technique.
- éviter les DNS menteurs.
- améliorer la réactivité de vos applications internet : les réponses étant mises en cache sur un périphérique à l'intérieur du réseau local, les temps de réponses sont excellents lorsque vous demandez plusieurs fois la même résolution (1 à 2 msec(s)).
Avec quel logiciel ?
Le facteur limitant sera ici la taille du logiciel : il doit loger dans l'espace libre (233 kb) qui reste sur mon routeur (il faudra que je vois pour ajouter une carte MMC/SD). Faisons le tour des logiciels que je connais :
- Bind : un standard de fait. Mais je voulais quelque chose de plus exotique. De plus, le paquetage nécessite 1868kb pour être installé : il est donc trop gros pour mon WRT54GL.
- MaraDNS : lui aussi est trop lourd : 612kb sont réclamés.
- Dnsmasq : il est installé par défaut sur OpenWRT. Mais comme l'indique son man : "Dnsmasq is a DNS query forwarder: it it not capable of recursively answering arbitrary queries starting from the root servers but forwards such queries to a fully recursive upstream DNS server which is typically provided by an ISP.". En clair : ça va pas être possible.
- DjbDNS. Celui-là répond à tous les critères. Après son installation sur mon routeur, il reste encore 188kb d'espace libre.
Avant l'installation
Comme nous l'avons vu, le paquetage dnsmasq est installé par défaut sous OpenWRT. C'est un logiciel multi-fonctions : DHCP, TFTP et "résolveur" DNS (enfin ... pas tout à fait puisqu'il se contente de transférer les requêtes DNS vers un vrai résolveur DNS sur internet).
Rappel : il ne peut pas y avoir deux logiciels qui utilisent un même port sur une même interface réseau.
Il va donc falloir soit désinstaller dnsmasq et donc se priver d'un serveur DHCP, soit lui demander d'abandonner uniquement sa fonction de "résolveur" DNS. Réponse 2, Jean-Pierre !
Nous allons donc installer dnscache, le configurer puis désactiver la fonctionnalité dns de dnsmasq.
Installation de dnscache
Rien de compliqué ici :
root@OpenWRT:~# opkg update root@OpenWRT:~# opkg install djbdns-dnscache |
Configuration de dnscache
Si vous lancez dnscache maintenant et que vous faisez un netstat -lep, vous verrez que dnscache écoute sur le port 53 en UDP et TCP mais sur l'interface WAN. Or, ce que nous voulons, c'est un résolveur qui écoute uniquement sur le réseau local. Il va donc falloir configurer dnscache.
C'est ici que j'ai pas mal galéré. En effet, si vous cherchez de la documentation sur internet, vous trouverez qu'il faut créer des comptes utilisateur, ajouter ou modifier des fichiers dans /etc/dnscache. J'ai essayé : ça ne fonctionne pas. J'ai donc décidé de lire le readme qui se trouve dans le paquetage. Il est disponible à cette adresse : https://dev.openwrt.org/browser/packages/net/djbdns/README. Tout devient alors clair : il faut utiliser uci pour configurer dnscache.
Allons-y pour la configuration :
root@OpenWRT:~# uci set djbdns.@dnscache[0].interface=lan root@OpenWRT:~# uci set djbdns.@dnscache[0].defaultallowif=lan root@OpenWRT:~# uci set djbdns.@dnscache[0].forwardonly=0 root@OpenWRT:~# uci set djbdns.@tinydns[0].interface=lan root@OpenWRT:~# uci set djbdns.@axfrdns[0].interface=lan root@OpenWRT:~# uci set djbdns.@rbldns[0].interface=lan root@OpenWRT:~# uci set djbdns.@walldns[0].interface=lan |
Commentons un peu ces lignes. Dans l'ordre :
- on demande à dnscache d'écouter que sur le réseau local.
- on demande à dnscache de ne répondre qu'à des périphériques membres du réseau local
- on demande à dnscache de résoudre lui-même les noms de domaine en partant des serveurs qui gèrent la racine.
- on demande aux autres composants de djbdns d'écouter que sur sur le réseau local. Même si nous ne les avons pas installés, cela est plus prudent : si vous souhaitez les installer, vous pourrez les configurer tranquillement sans les exposer directement sur internet. Il vaut mieux prévoir le coup plutôt que de s'en remettre à la bonne configuration du firewall.
Note : pour voir l'intégralité des variables de configuration propres à djbns présentent dans le système, vous pouvez taper :
root@OpenWRT:~# uci show | grep "djbdns" |
Test de la configuration
Comme nous l'avons dit, on ne peut pas avoir deux logiciels qui écoutent sur le même port. Donc on arrête dnsmasq temporairement :
root@OpenWRT:~# /etc/init.d/dnsmasq stop |
Lançons dnscache :
root@OpenWRT:~# /etc/init.d/dnscache start |
Pour tester le serveur, il suffit de lui envoyer une requête. Sous GNU/Linux, je préfère utiliser dig alors que sous Windows, nslookup fera l'affaire.
Sous GNU\Linux :
dig @192.168.1.1 www.guiguishow.info. |
Vous devez obtenir une réponse dont le status est "NOERROR".
Sous Windows :
nslookup www.guiguishow.info. 192.168.1.1 |
Vous devez obtenir aucune erreur.
Note : 192.168.1.1 est à remplacer par l'adresse IP LAN de votre routeur.
Ensuite, vous pouvez vous demandez "comment être sûr que mon serveur ne se contente pas de transférer ma requête à un autre DNS ?" Il y a manière simple de vérifier cela.
Il suffit de capturer le trafic réseau qui sort du routeur sur l'interface WAN (eth0.1).
Si vous avez encore assez d'espace libre dans la mémoire de votre routeur, vous pouvez installer tcpdump (660kb) ou tcpdump-mini dessus. Il suffit alors de lancer le sniffer :
tcmpdump -n -i eth0.1 port 53 |
Sinon, vous pouvez brancher un autre ordinateur sur le port WAN du WRT54GL et capturer le trafic réseau avec un logiciel comme Wireshark. Pour que cela fonctionne, l'ordinateur que vous avez branché au port WAN doit prendre la même adresse IP que le modem qui est habituellement branché à votre routeur (ou redéfinir la route pas défaut sur le routeur, mais c'est une autre histoire). Si vous ne la connaissais pas, regardez la capture réseau : vous verrez des trames ARP "Who has x.x.x.x tell y.y.y.y". Il vous suffit de donner à votre ordinateur l'adresse IP x.x.x.x . Vous pouvez ensuite lancer la capture.
Dans tous les cas, une fois cela fait, revenez sur l'ordinateur qui est toujours connecté sur un des ports LAN du routeur. Lancez un dig/nslookup en direction de votre résolveur personnel. Dans la capture réseau, vous devez voir des adresses IP qui appartiennent à l'un des serveurs qui gèrent la racine DNS ou les TLD comme 192.26.92.30 ou 192.54.112.30.
Pour savoir si une adresse IP appartient à l'un des serveurs en charge de la racine ou des TLD, vous pouvez utiliser la commande host sous GNU/Linux ou nslookup sous Windows. Dans le cas de 192.54.112.30, nous obtenons "30.112.54.192.in-addr.arpa domain name pointer h.gtld-servers.net.". Il s'agit donc d'un des serveurs qui gère le domaine de premier niveau .net. .
Si tout va bien, vous pouvez passer à l'étape suivante.
Changer l'adresse du résolveur DNS sur les machines grâce à DHCP et sur le routeur
Les Unixiens se seront précipités pour éditer le fichier /etc/resolv.conf 😉 . C'est un bon réflexe en temps normal mais, dans le cas présent, ce fichier est généré à chaque démarrage du routeur, ou plus précisément à chaque démarrage de dnsmasq.
Il faut donc éditer le script de démarrage : /etc/init.d/dnsmasq. A la 5éme ligne, vous pouvez lire :
DNS_SERVERS= "" |
Saisissez ici l'adresse ip LAN de votre routeur.
Note : dnsmasq ajoutera le résolveur 127.0.0.1 automatiquement à la fin de la liste. Si vous trouvez ça inconcevable, que ça vous empêche de dormir la nuit, supprimez la 5eme ligne du fichier puis cherchez cette ligne dans la fonction start :
DNS_SERVERS= "$DNS_SERVERS 127.0.0.1" |
Enlevez tout ce qu'il y a entre guillemets et mettez la ou les adresse(s) IP de votre(vos) résolveurs, séparés par un espace.
Il ne reste plus qu'a redémarrer dnsmasq :
root@OpenWRT:~# /etc/init.d/dnsmasq restart |
Notez que les modifications ne prendront effet sur vos périphériques que lors du renouvellement du bail DHCP. Vous pouvez le forcer (ipconfig /renew sous windows, désactiver/activer l'interface réseau, reboot, etc.).
Désactiver la fonctionnalité DNS de dnsmasq
A présent, nous pouvons désactiver la partie DNS de dnsmasq. Le man de dnsmasq nous dis ("Listen on <port> instead of the standard DNS port (53). Setting this to zero completely disables DNS function, leaving only DHCP and/or TFTP.") qu'il suffit de configurer le port à 0 pour désactiver la fonction DNS. Pour mettre cela en application, il suffit d'aller dans l'interface web, dans "Services", "Dnsmasq", d'ajouter un champ "port DNS", de le configurer à 0 et d'appliquer les changements.
Pour les True Warrior qui veulent le faire depuis le shell, ça donne :
root@OpenWRT:~# uci set dhcp.@dnsmasq[0].port=0 root@OpenWRT:~# /etc/init.d/dnsmasq restart |
Mettre en place durablement notre résolveur
En effet, dans l'état actuel, djbdns ne se relancera pas au prochain reboot du routeur et les paramètres seront perdus 🙁 .
Pour que le serveur se lance tout seul au démarrage du routeur vous pouvez créer un lien de /etc/init.d/dnscache vers /etc/rc.d/Sxxdnscache (ou xx représente l'ordre de boot) avec la commande ln ou plus simplement taper la commande :
root@OpenWRT:~# /etc/init.d/dnscache enable |
Pour enregistrer les paramètres que nous avons donnés à uci, il faut taper ceci dans ash (le shell par défaut d'OpenWRT) :
root@OpenWRT:~# uci commit network.lan root@OpenWRT:~# uci commit dhcp root@OpenWRT:~# uci commit djbdns root@OpenWRT:~# uci commit |
Détaillons un peu, toujours dans l'ordre :
- On enregistre le changement de serveur DNS pour le réseau local.
- On enregistre le fait que dnsmasq ne doit plus faire office de résolveur DNS ainsi que le changement de serveur DNS pour le réseau local, le cas échéant.
- On enregistre toutes les modifications faites à djbdns.
- On enregistre tout. Pas utile mais je le fais par mesure de précaution.
Et voila, votre résolveur DNS personnel est en place sur votre routeur équipé avec OpenWRT.
Si dnscache plante lorsqu'une déconnexion survient sur l'interface WAN (ÉDIT du 08/08/2011 à 14h00 )
J'ai rédigé un billet à ce sujet : OpenWRT : relancer automatique dnscache en cas de déconnexion du net